La petite histoire de la blouse médicale.

La blouse, attribut essentiel du personnel soignant, a été popularisée par nombre de séries médicales très connues où un ballet incessant de blouses de tous coloris se croisent au rythme des intrigues scénaristiques. Cependant, les blouses telles qu’on les voit dans ces vulgarisations télévisées du quotidien médical n’ont plus rien à voir avec la blouse médicale telle qu’elle vit le jour aux premiers moments de la médecine …

Au commencement était le blanc.

Bien que l’on trouve des traces de pratiques médicales dès la Préhistoire, on considère que la médecine naît véritablement avec l’Antiquité et le grec Hippocrate, bien qu’alors teintée de mysticisme. Mais dès le Moyen-Age, la pratique de celle-ci semble réservée aux femmes et plus particulièrement aux nonnes qui prennent soin des malades lors des épidémies qui touchent l’Europe. Or, il semble que dès ce moment là, celles-ci se drapent dans de larges blouses portées par dessus leurs vêtements, afin d’éviter les projections de sang et d’autres fluides corporels. De larges blouses de couleur blanche, puisque ce coloris évoquait alors la pureté des religieuses et obéissait également à des considérations plus pratiques … En effet, le blanc se nettoyait bien plus facilement qu’un tissus de couleur sombre et ne risquait pas d’être abîmé par l’usage de désinfectants. En outre, cette couleur est encore aujourd’hui synonyme d’hygiène et c’est pour cela que la plupart des hôpitaux modernes optent pour cette teinte immaculée dans l’ensemble de leurs locaux.
Pour autant, si les premières blouses médicales furent blanches, elles devaient bientôt se teinter de nuances beaucoup plus colorées, car le blanc allait bientôt montrer ses limites dans le cadre d’une utilisation médicale …

Du vert au bleu pour plus de praticité.

A vrai dire, si les blouses blanches concédées aux nones se nettoyaient relativement facilement ; elles pouvaient cependant être particulièrement effrayantes pour les patients qui voyaient aller et venir ces silhouettes maculées de sang dans les couloirs. Et ce sentiment se fait d’autant plus fort lors des guerres qui font de nombreux blessés graves. La première guerre mondiale notamment, apportera son lot d’amputation et de blessures sanglantes qui feront passer les blouses blanches pour de véritables tabliers de bouchers. Cela parce que sur le blanc immaculé des blouses médicales, le rouge ressortait d’autant plus et terrorisait les blessés de guerre déjà anxieux et souffrants … Voilà pourquoi le blanc fut bientôt délaissé, au profit du vert qui permet d’atténuer l’impact psychologique du sang en atténuant sa teinte morbide. Et ainsi, de tranquilliser les malades en rendant les hôpitaux plus agréables et moins anxiogènes. Et ceci, d’autant plus qu’à l’usage, ce nouveau coloris de blouse se révéla générateur de davantage de confort visuel. Au contraire du blanc, réputé pour éblouir les intervenants médicaux.
C’est du reste l’industrie du cinéma qui fut à l’origine de cette révélation, puisqu’alors que l’on souhaitait mettre en scène le quotidien médicale, il fut constaté que le blanc des blouses si prisé jusqu’alors gâchait les images prises par les caméra ; à cause de sa trop grande luminosité. Dès lors, le vert puis le bleu (réputé pour son effet apaisant), firent leur entrée dans l’univers médical …

Une pléthore de coloris.

De nos jours, si les docteurs portent encore la blouse blanche dans le cadre des consultations, celle-ci ne passe plus les portes du bloc où elle a été remplacée par ses acolytes vertes et bleues. Deux coloris doux visuellement et qui sont particulièrement prisés dans une salle aussi intensément éclairée. Et évitent de fatiguer prématurément les équipes intervenant. En outre, de nouveaux coloris ont poussé la porte de l’hôpital, distinguant les différents corps de métiers qui s’y croisent quotidiennement. Ainsi, le rose est communément associé aux infirmières ou aux sages femmes, autres piliers du personnel soignant.
Pour autant, ces codes ne sont pas consacrées et peuvent être adaptés selon les hôpitaux, bien qu’ils soient communément admis de tous …

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